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A la découverte du permaraichage, grâce à Jérôme Boisneau

Aujourd’hui nous partons à la découverte de Jérôme Boisneau et de sa vie de permaculteur.

Avec cet article, j’inaugure le nouveau visage du blog et vous invite à vous plonger dans un métier peu développé sous cette forme en France, et pourtant essentiel à notre vie à tous et à toutes : le maraichage en sol vivant (ou MSV).

Qu’est-ce que le MSV ?

Le maraichage en sol vivant est une technique de maraichage remettant la nature et ses capacités naturelles de production au cœur du métier d’agriculteur, en diminuant le travail de la terre grâce aux outils modernes, tel que le motoculteur ou les engrais qui sont utilisés en dépannage, et en permettant le développement de la faune et de la flore sur les lieux de récoltes.

L’esprit de le MSV est de comprendre que c’est la vie présente dans le sol qui lui apporte sa fertilité. C’est grâce aux galeries des vers de terre, que le sol est bien oxygéné par exemple. Jérôme nous précise alors que cela peut être long au démarrage de l’activité, qu’elle soit professionnelle ou personnelle dans nos jardins car il faut rendre la terre fertile et souple.

Il y a 2 règles d’or à suivre : Ne jamais travailler le sol et toujours le couvrir.

En MSV les engrais sont utilisés uniquement en dépannage pour nourrir la plante sans nourrir le sol, contrairement au compost qui lui va nourrir la terre et peu la plante.

Maintenant que je vous ai présenté brièvement le MSV, je vais vous présenter Jérôme qui m’a très gentiment aidé à réaliser cet article et qui m’a fait confiance pour mettre en avant son parcours et son métier !

L’expérience du permaraicher Jérôme Boisneau

Jérôme à 45 ans, il est marié et papa de 3 enfants. Si je commence par ce fait c’est que tout au long de notre conversation, Jérôme a mis sa famille et son bien-être au centre de ses priorités et que c’est à mes yeux, et d’après notre conversation, un des piliers de fondation de son parcours.

Jérôme a commencé sa vie professionnelle par une formation d’ébéniste et un diplôme d’ingénierie en industrie du bois. Loin de sa vie actuelle de permaraicher. En effet Jérôme a choisi de se reconvertir après s’être rendu compte que l’écart entre son métier et sa conscience écologique devenait de plus en plus important, et après avoir découvert la permaculture en 2002. Après 8 ans dans sa branche initiale et sans proche dans l’agriculture, Jérôme a décidé de se reconvertir et de faire une formation agricole (le BPREA) qui, même si elle est éloignée de la permaculture et axé sur des méthodes de maraîchages traditionnelles, lui a appris beaucoup de chose sur le fonctionnement du monde agricole, en comptabilité et gestion d’une exploitation agricole. Il y a peu de formations et d’informations sur le permaraichage. Même si on note une amélioration puisque lorsque Jérôme s’est lancé le déficit de source d’apprentissage était encore plus grand. Par exemple l’association MSV est née en 2012 à Auch. C’est pourquoi Jérôme conseille à tous de se former grâce à l’expérimentation via des stages, du wwoofing ou même dans notre propre jardin car « on a toujours à apprendre des autres même si leur pratique est éloigné de ce qu’on veut mettre en place dans notre exploitation ». Mais aussi grâce à des lectures comme celles conseillées par Jérôme (et dont les liens sont présents à la fin de l’article) :


Jérôme tenait également à mettre en garde les personnes souhaitant se lancer en rappelant que, même si il est très important de se former intellectuellement et techniquement, il ne faut pas oublié de se préparer physiquement car le métier de maraicher est dur pour le dos et les articulations.

Malgré qu’il soit une personne Non Issus du Monde Agricole, que l’on nomme NIMA, il a décidé de lancer sa microferme dans le Gers en 2009. Son objectif était de créer une ferme économe et autonome en termes d’alimentation, d’énergie, d’habitation et de savoir-faire.

C’est pourquoi entre 2009 et 2014, Jérôme s’est concentré sur la construction du lieu afin de transformer un terrain vide de 6 Hectares en lieu de vie pour sa famille et en exploitation agricole grâce à la production de fruits et de légumes. A ce moment de son projet Jérôme s’est rendu compte qu’il s’était éloigné de ses objectifs initiaux et a souhaité se recentrer sur le cœur de son projet en produisant moins et en diversifiant ces activités. Jérôme a insisté sur ce point « Il est important de savoir questionner son projet et de le remettre en question régulièrement » afin de le faire évoluer et de le recentrer sur nos envies et nos objectifs.

Après cette phase de questionnement, Jérôme a choisi d’ajouter des ruches et un poulailler à sa ferme. Il a également mis en place de Wwoofing sur son lieu de vie afin de permettre aux gens de vivre la vie d’agriculteur en permaraicher, tout en se limitant à quelques accueils par an pour préserver sa vie personnelle. Le wwoofing étant une source d’apprentissage et de voyage qui m’intéresse, j’en ai longuement discuté avec Jérôme. Alors rendez-vous dans un prochain article si ce sujet vous intéresse également! ;)

Jérôme a ensuite créé son blog (en 2015) suite à la demande de personnes venant à la ferme. Pour la petite histoire le terme de permaraicher, titre de son blog, est une invention qui a beaucoup fait rire ses proches qui s’amusait avec le jeu de mot « Père » et « Maraicher » alors que Jérôme l’avait plutôt vu comme la contraction de « permaculture » et de « maraicher ».

Dans ses diverses activités il y a aussi les ateliers autour de la permaculture créés en 2016. Ils sont venus suite aux demandes des wwoofeurs reçus à la ferme ainsi qu’en complément des informations données sur le blog et s’étoffent au fil du temps ainsi que des demandes des personnes ayant effectuées les ateliers découvertes et formations pour débutant et voulant aller plus loin.

Jérôme fait également des visites guidées gratuites de sa ferme 2 fois par an.

La diversification de ses activités est sa manière à lui de réussir à vivre de sa ferme. Tout en pouvant adapter ses activités aux conditions climatiques et soulager son organisme lors de grosse chaleur, en travaillant sur l’administratif, le blog ou les ateliers, ou les jours de pluie, en travaillant dans la serre par exemple. Mais cette diversification d’activité, lui permet aussi de passer du temps de qualité avec sa famille et de se ménager du temps pour ses propres loisirs. Un équilibre possible mais qui est rare à trouver dans notre société actuelle et d’assumer comme le fait Jérôme.

L’objectif initial étant d’être autonome, j’ai questionné Jérôme sur le choix de ses semences. Voici sa réponse : « Le plan était d’acheter la 1ère année des plants et des semences, puis la 2nde année de n’acheter que les semences et enfin à partir de la 3ème année je voulais être autonome. Mais je me suis vite rendu compte qu’être semencier est un vrai métier à part entière et je n’ai pas toutes les connaissances nécessaires. » Jérôme nous donne encore une fois un très bon exemple de remise en question et d’acceptation de ne pas pouvoir tout faire seul. C’est pourquoi aujourd’hui il travaille avec 3 ou 4 fournisseurs de semences bios pour les semences les plus compliquées (comme les carottes ou les courgettes) et réalise lui-même les semences les plus simples (comme les tomates).

Nous avons ensuite parlé un peu plus « technique » et organisation au quotidien, les aides gouvernementales et européennes pour le permaraichage, les labels, etc.

Pour faire exister une exploitation en permaraichage il existe plusieurs types d’aides : les aides financières identiques à celles d’une exploitation en maraichage biologique, et les aides de formation grâce au fond de formation Vivéa. De plus Jérôme a choisi de vendre ses récoltes en vente direct aux cantines et restaurants de sa région, et jusqu’en 2019 aux particuliers grâce à un système de panier. Grâce à cela et à ses activités annexes il a trouvé un modèle économique qui lui convient.

En termes d’organisation de travail, j’ai demandé à Jérôme s’il avait une journée type. Il m’a dit que non, il organise son travail en fonction des priorités des champs, des serres et des conditions météorologiques. Pour cela il a une petite routine matinale : faire l’état des lieux des cultures et prévoir sa journée en fonction des urgences.


Pour finir notre entrevue sur son travail, j’ai demandé à Jérôme s’il avait vu le monde évolué ses dernières années.

Ma question étant assez ouverte, Jérôme a commencé par me dire qu’il était content de faire découvrir son mode de vie à d’autres personnes. Et qu’il espérait semer des petites graines chez les gens qu’il reçoit afin de les éveiller à ses valeurs écologiques et à l’intérêt que nous avons tous et toutes à respecter notre nature. Ou encore à moins dépendre du système de surconsommation mis en place par nos dirigeants et les grandes industries en consommant locale et, lorsqu’on le peut, en produisant nous-même un peu de nos légumes et fruits. Surtout dans les conditions actuelles du monde puisque nous avons réalisé cette interview au début de la crise COVID-19 qui a paralysé et paralyse encore le monde à l’heure où j’écris cet article.

Il a pu aussi observer une augmentation des demandes de Wwoofing et un changement de cible. Au début du Wwoofing, celui-ci était plutôt utilisé par des jeunes gens voulant voyager à moindre frais. Aujourd’hui il est également utilisé par des familles et des retraités qui veulent découvrir d’autres façon de vivre et notamment la vie à la ferme, mais aussi par les gens qui veulent se reconvertir.

Il m’a répondu que de manière globale, et pas seulement grâce à l’impact qu’il pouvait avoir, il avait vu le monde évolué sur les sujets environnementaux car des termes qui étaient méconnus au début de sa reconversion sont aujourd’hui des termes courants. Tel que la permaculture ou la notion de microferme.

Avant de finir cet article sur un sujet bonus choisi par Jérôme, je lui ai demandé si il avait une maxime, une citation ou un précepte qu’il s’appliquait et qu’il voulait partager avec nous alors la voici :


Le mot de la fin :

Pour finir j’ai demandé à Jérôme s’il y avait un sujet qu’on n’avait pas abordé et dont il aimerait que je parle dans mon article. Il a choisi l’éducation des enfants qui est un sujet très important dans sa vie et celle de sa femme, enseignante, bloggeuse et créatrice d’ateliers de parentalité positive. D’ailleurs j’ai fait un petit tour sur son blog et il y a des articles très intéressants avec des conseils, des lectures, ou encore des activités à faire avec nos enfants. Alors n’hésitez pas ! « Être parent n’est pas inné », cela s’apprend et il faut se former pour comprendre nos enfants, savoir gérer leurs émotions, les nôtres, se détacher de la pression sociale que l’on peut subir lorsqu’on ne fait pas comme nos proches. Alors pour les futurs parents, le message de Jérôme est de « ne pas hésiter à questionner, à se former » et un message d’espoir : « être parent ça s’apprend » ;) Jérôme m’a ainsi donné une piste de réflexion pour de futurs articles sur les différents modes d’éducation à travers les âges et les pays mais également sur la parentalité et son évolution. Ce genre d’articles vous plairait-il ?

C’est sur cette question que je vais finir mon article, en espérant que ce premier article « A la découverte de… » vous a plu !




Sources :

https://www.vivea.fr/

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